Le Conventionnel Philippe Le Bas

(1764-1794)

Philippe Le Bas (1764-1794), dans Michelet édition Hetzel et Cie

Informations sur cette représentation de Philippe Le Bas

Les éditions « J. Hetzel et Cie », Éditeurs situées 18 rue Jacob à Paris 18 ont publié une classique « Histoire de la Révolution française de Michelet » en quatre volumes, in-4, à partir de 1882 ( soit un total de 1368 pages + XXIV en introduction).

Un effort particulier a été porté sur l’iconographie, illustrations divisées en vues générales et portraits de personnages ( total de 800 dessins)

De multiples artistes ont été mobilisés pour l’exécution de ces illustrations, comme par exemple pour le tome troisième : Viollet-le-Duc, D. Vierge, E. Bayard, Th. Schuler, F. Philippoteaux, Riou, Clerget, Raffet, La Charlerie, Guiaud, Viallat, etc., etc.

Ce beau portait de Lebas occupe la page 177 du tome 3. Son auteur est malheureusement resté anonyme.

Nous l’offrons à nos visiteurs en l’honneur du premier anniversaire de notre belle, historique et citoyenne association.

 

Note sur l’éditeur : Pierre-Jules Hetzel (1814-1886) fonde sa maison d’édition en 1837. Il fut un fervent républicain en 1848, chef de cabinet du ministre des affaires étrangères Alphonse de Lamartine.

Il a publié personnellement de multiples romans pour la jeunesse sous le pseudonyme de P.-J. Stahl.

 

Bruno Decriem

Le Conventionnel Philippe Le Bas par David

Croquis à la plume de Louis David.

Philippe Le Bas

Le texte suivant est de Philippe Le Bas fils, dit de l’Institut; il constitue l’article de son Dictionnaire encyclopédique sur son père, Philippe Le Bas, le Conventionnel. C’est à ce titre que ce texte mérite d’être placé en tête de cette page.

Médaillon de Philippe Le Bas musée de Vizille
Musée de Vizille

Le Bas par P.-J David d’Angers

Médaillon en bronze acquis en 1985.

inv. MRF 1985-487

Philippe Le Bas (1764-1794), Le Conventionnel, né à Frévent

AD62 : Cote 4 J 472/63
Portrait de Lebas en costume de conventionnel
Cote 4 J 472/63 Date : 1789-1800 Technique(s) : Crayon ,Aquarelle. Support : Papier Dimensions : 32,8 x 27,2 cm.
Auteur non précisé.

LE BAS (Philippe-Francois-Joseph) :

 

Introduction ( Par Philippe Le Bas de L’Institut)

Né en 1765 à Frévent, département du Pas-de-Calais, où son père exerçait la profession de notaire, fit ses études à Paris, au collège de Montaigu, fut reçu avocat au parlement en 1789, et alla, l’année suivante, s’établir à Saint-Pol, dont il représenta les habitants à la fédération du 14 juillet 1790, ce fut son premier pas dans la carrière politique. Des motifs dont nos lecteurs apprécieront la convenance, nous empêchent de raconter nous-mêmes le rôle qu’il joua dans la Révolution, nous nous contenterons de transcrire ici une notice qui lui est consacrée, dans un ouvrage imprimé au commencement de la Restauration, pendant la plus grande ferveur de la réaction royaliste. Nous sommes cependant loin d’approuver toutes les expressions de cette notice ; celles qui se rapportent à Saint-Just, entre autres, ne sont rien moins qu’inexactes. Mais ce n’est pas là, c’est dans l’article que nous consacrerons à ce célèbre membre du Comité de salut public, qu’il faut aller chercher notre opinion en ce qui le concerne.

Notice reproduite par Philippe Le Bas ( de L’Institut)

Né d’une famille honnête, et jouissant de la considération de ses concitoyens, Le Bas venait d’être reçu avocat, et exerçait cette profession à Saint-Pol, lorsque la Révolution, dont il adopta les principes avec enthousiasme lui fournit l’occasion de faire briller ses talents sur un plus vaste théâtre. D’abord nommé administrateur de son département (*), il fut élu en 1792 membre de la Convention nationale, et y vota la mort de Louis XVI. Devenu membre du Comité de sûreté générale, il fut presque toujours en mission avec Saint-Just, dont le caractère tranchant et les formes despotiques contrastaient singulièrement avec la douceur, les manières honnêtes et la bonté de Le Bas. Accolé malheureusement à son compagnon dans ses tournées révolutionnaires, il chercha souvent à tempérer sa fougue cruelle, et il y parvint quelquefois. Lié avec Robespierre, dont il était le compatriote et l’ami, il voulut, par un sentiment de générosité peu réfléchi (**), partager des périls qui n’étaient pas encore les siens, et on le vit, au milieu de la séance du 9 thermidor, s’écrier, au moment où l’on décrétait Robespierre et Saint-Just d’arrestation, qu’il ne voulait pas partager l’opprobre d’un tel décret, et qu’il demandait aussi contre lui la même mesure. Elle fut en effet portée sur-le-champ (***), et s’étant ensuite rendu à la Commune, insurgée contre la Convention, il fut mis hors-la-loi à la séance du soir, et se tua d’un coup de pistolet au moment où des satellites, conduits par le féroce Léonard Bourdon, allaient mettre la main sur sa personne.

Après sa mort, ses ennemis le frappèrent dans ce qu’il avait de plus cher. Sa jeune femme, son fils, âgé de six semaines, furent traînés de prison en prison, et y languirent près d’un an comme suspects[1]. Son vieux père, infirme, et qu’un coup si funeste avait privé de la raison, fut enfermé pendant trois mois dans la citadelle de Doullens ; enfin tous les membres de sa famille se virent exposés à des persécutions plus ou moins odieuses.

Observations de Philippe Le Bas ( de l’Institut)

(*) Voir dans l’Histoire parlementaire de la Révolution française, tome XXXI, p. 34-40, la collection des arrêtés pris par Saint-Just et Le Bas pendant leur mission à Strasbourg, et au tome XXXV, p. 317-365, le recueil des lettres écrites par Le Bas à sa famille et à ses amis.

(**) C’est une erreur. Il y avait longtemps que Le Bas prévoyait le sort qui était réservé à ses amis et à lui-même. D’ailleurs, son sacrifice ne fut point inutile car, si son parti, pendant la Révolution, voulut sincèrement la gloire et l’affermissement de la République, il obtient enfin, dans la mémoire de la postérité, la justice qu’il mérite. Il le doit sans doute un peu au dévouement de Le Bas.

(***) Arrêté avec Robespierre, Saint-Just, (*) Couthon, etc., il fut conduit avec eux à la Force ; mais ils furent bientôt délivrés et conduits en triomphe par le peuple à l’Hôtel de ville. Là, Le Bas et Saint-Just pressèrent Maximilien de profiter des offres des canonniers et de marcher contre la Convention. Robespierre s’y refusa ; il ne restait plus qu’à mourir. Le Bas, auquel des amis avaient fait passer un déguisement et deux pistolets, saisit l’une de ces armes et passa l’autre à Maximilien qui n’hésita pas un instant. Malheureusement, le coup mal dirigé ne lui ôta pas la vie. La main de Lebas avait été plus sûre.

 

 

[1] Les Archives indiquent une durée de détention d’Élisabeth Le Bas et de son fils de très exactement cent jours, ce qui est déjà considérable.

Saint-Just

Dans ce texte, Philippe Le Bas (fils) mentionne un autre article de son dictionnaire, consacré cette fois à Saint-Just, dans laquelle il convient « de chercher son opinion sur ce Conventionnel« . C’est avec Saint-Just que son père partagea ses principales missions. Consultez cet article en suivant le lien ci-contre.

Articles concernants le Conventionnel Philippe Le Bas (1764-1794)

Le 9 thermidor et Philippe Le Bas

Le 9 thermidor et Philippe Le Bas

« Je ne veux pas partager l’opprobre de ce décret, je demande aussi l’arrestation. »

Par cette seule phrase, le Conventionnel Philippe Le Bas, l’ami de Robespierre, le représentant du peuple en mission aux armées, le binôme d’Antoine de Saint-Just, scelle son destin et celui de sa famille. Cette phrase témoigne d’un héroïsme hors du commun, d’une fidélité absolue et indéfectible à ses idées et à ses compagnons, mis en état d’arrestation par les députés de la Convention en cette séance du 9 thermidor an II (27 juillet 1794).
Il est souvent relaté que nombre de députés avaient tenté de retenir Le Bas par ses vêtements, en criant « pas Lebas ! » pour le contraindre à se rasseoir, avant qu’il ne prononce cette phrase d’une voix retentissante. Mais en vain : la détermination de Philippe Le Bas fut totale.

Postérité de Philippe Le Bas, le Conventionnel,  à Frévent

 

La Maison natale du Conventionnel et sa plaque.

Maison natale de Philippe Le Bas, le Conventionnel à Frévent
Frévent honore Philippe Le Bas
Plaque commémorative de Philippe Le Bas, le Conventionnel , posée le 15 janvier 1913

Plaque de la maison de Philippe Le Bas

Cette plaque, que l’on aperçoit sur la photo de gauche, a été posée lors d’une cérémonie, par le maire de l’époque M. Pruvost le 15 janvier 1913, comme le stipule la plaque ci-dessus. On remarque la position inhabituelle de cette plaque à plus de cinq mètres de hauteur, craignait-on qu’elle soit décrochée ? Emile Lesueur relate en la même année dans les Annales Révolutionnaires, cet évènement et son contexte :

Article d'Emile Lesueur sur la pose de la plaque  Philippe Le Bas

Lesueur, Emile. “CHRONIQUE.” Annales Révolutionnaires, vol. 6, no. 2, 1913, pp. 302–308. JSTOR, www.jstor.org/stable/41920641. Accessed 19 Apr. 2021.

L’avenue Philippe Le Bas

A Frévent, Philippe Le Bas est honoré non par une rue mais par une avenue, l’avenue Philippe Le Bas ou Philippe Lebas. Là aussi les deux orthographes sont utilisées et se cotoyent. Cette avenue fut créée juste après la seconde guerre mondiale.

Plaque de l'avenue Philippe Le Bas
Avenue Philippe Le Bas à Frévent
Avenue Philippe Lebas à Frévent