Articles de l’Abeille de la Ternoise
Article de l’Abeille de la Ternoise du 6 avril 2023
Cet article a été réalisé par Julien Lévêque à l’issue d’une rencontre au musée de Frévent fin mars 2023.
Reproduction de l’article.
Article de l’Abeille de la Ternoise du 3 Juin 2021
Cet article a été réalisé par Julien Lévêque à l’issue de la conférence de presse du 28 mai de l’association de l’Association des amis de Philippe Le Bas et la famille Duplay.
Reproduction de l’article.
Et le texte :
Frévent : Pour rendre hommage au révolutionnaire né dans la ville
Création de l’association
« Les amis de Philippe Le Bas »
Née officiellement le 21 janvier dernier, l’association « Les Amis de Philippe Le Bas et de la famille Duplay » se donne pour mission d’entretenir la mémoire de celui qui fut élu député du Pas-de-Calais et très proche de Robespierre.
Philippe Le Bas : le nom est familier des Fréventins. Mais il est surtout connu de la population par la longue avenue qui porte son nom, pour ceux qui viennent de Ligny-sur-Canche par exemple. Les plus curieux auront sans doute remarqué la plaque indiquant la maison natale de Philippe Le Bas, à l’entrée de la rue des Lombards, à l’emplacement du cabinet vétérinaire. La plaque fut apposée le 15 janvier 1913, par le maire de l’époque Henri Pruvost. Moins nombreux sont en revanche ceux qui connaissent la vie de ce révolutionnaire, enfant de Frévent, resté célèbre par le courage dont il a fait preuve le 9 thermidor an II (27 juillet 1794).
Un « homme libre »
Florent Hericher, président des amis de Philippe Le Bas, retrace en quelques traits la vie de ce dernier. Né à Frévent le 4 novembre 1764, où son père exerçait la profession de notaire, Philippe-François-Joseph Le Bas se classe très vite parmi les progressistes de la Révolution. Avocat au parlement de Paris en 1789, il vient s’établir, l’année suivante, à Saint-Pol. « Homme libre » selon l’expression de l’historien Michel Biard, Le Bas est aussi fidèle en amitié qu’en politique. Ami de Robespierre, il épouse d’ailleurs en août 1793 Élisabeth Duplay, cadette du menuisier Maurice Duplay, l’hôte de Robespierre. Moins d’un an plus tard survient alors la fameuse conjuration du 9 thermidor an II contre Robespierre. Le Bas ira jusqu’au bout de ses idéaux, réclamant sa propre arrestation aux côtés, entre autres, des frères Robespierre et de Saint-Just. Le lendemain, il se suicidera, évitant ainsi le supplice de l’échafaud. Il n’avait pas 30 ans. L’avocat révolutionnaire laisse ce jour-là, orphelin de père, un fils âgé d’à peine six semaines et une jeune épouse dont il était éperdument amoureux. « C’est à ce jeune enfant, à cette épouse, et sa famille, que notre association s’attache également, tant leurs destins sont liés », rappelle l’association dans sa profession de foi. Même si l’historien François Wartelle présente Philippe Le Bas comme « l’une des plus pures figures parmi les dirigeants de l’an II », durant deux siècles il partage la « légende noire » du chef de file de la Terreur.
Un fils précepteur de Napoléon III
Philippe Le Bas, fils de Philippe-François-Joseph, malgré un début de vie difficile, mènera une brillante carrière. Il deviendra un grand helléniste, et cumulera les plus grandes fonctions (préfecture de Paris, maître de conférences à l’École Normale Supérieure, administrateur de la bibliothèque de la Sorbonne). Mais Philippe Le Bas fils est surtout connu pour avoir été le précepteur, durant huit ans, du futur Napoléon III. Ironie de l’histoire : le coup d’État de ce dernier, en 1851, ruina les rêves de République de son précepteur, lui, le républicain de naissance.
Un futur monument à Frévent ?
La dernière née des associations fréventines réfléchit plus concrètement à son développement futur, comme l’édification d’un monument en ville. « Ce serait un vrai plus pour Frévent », argue Florent Hericher, « il y a des gens qui viennent du monde entier pour voir la maison de Robespierre à Arras ». Dans un deuxième temps, les amis de Philippe le Bas cherchent à se rapprocher des descendants de ce dernier. Par ailleurs, l’association tient à être présente et à mettre en avant la figure du révolutionnaire fréventin lors d’une cérémonie hommage au 9 thermidor, organisée chaque année au Panthéon, à Paris. Enfin, en direction des jeunes Fréventins, les amis de Philippe Le Bas demandent à la municipalité s’il est possible de faire davantage connaître le Conventionnel dans les écoles et collèges. Le maire Jean-François Théret répond que la démarche doit « rester dans le cadre pédagogique des programmes scolaires ». Question aussi sur l’opportunité de consacrer un espace dédié à Philippe Le Bas, par exemple au moulin-musée. Johann Delarche, le premier adjoint, ne ferme pas la porte à l’idée. Afin d’expliquer aux Fréventins, et même au-delà, « pourquoi Le Bas, et même Adrien Lamourette ont émergé. Qu’est-ce qui fait que nous ayons eu deux figures révolutionnaires à Frévent ».
Julien Lévêque
De gauche à droite : Jacqueline Cardile-Mozet (secrétaire), Frédéric Crusifix (trésorier), Florent Hericher (président) et Aimée Boucher (cosecrétaire).
Dans la rue des Lombards, une plaque rappelle la maison natale de Philippe le Bas, où se trouve l’actuel cabinet vétérinaire.
Portrait de Philippe le Bas, par le peintre David.