Table des matière
Pose d’une plaque funéraire sur la tombe dite Famille Lebas du Nord.
Nous avons le plaisir de vous informer de la pose d’une plaque funéraire, ce samedi 4 décembre 2021 en l’honneur d’Elisabeth Le Bas 1772-1859, née Duplay, et de son fils Philippe Le Bas 1794-1860 de l’Institut, fils du Conventionnel de même nom et prénom, le compagnon héroïque de Maximilien Robespierre.
Cérémonie de l’AMRID
Nous avons profité de la présence de l’AMRID, qui organisait comme accoutumé, un hommage sur la tombe voisine, celle de la famille Duplay, destiné à Eléonore Duplay, « l’Amie de Maximilien Robespierre », et sœur ainée d’Elisabeth. En effet, plusieurs des membres de notre association, les Amis de Philippe Le Bas, sont également membre de l’AMRID (Association Maximilien Robespierre pour l’idéal démocratique), et nos deux associations partagent de nombreuses valeurs communes.
Ces cérémonies d’hommages ont commencé par la pose d’une gerbe de fleurs par le président de l’AMRID, Daniel Somogy. Ce dernier avait déposé une plaque funéraire en juillet 2003 avec le président de l’époque, Dominique Rondelot, sur cette plaque on peut lire :
« A Eléonore DUPLAY
Amie de Maximilien ROBESPIERRE
Association Maximilien Robespierre pour l’idéal démocratique thermidor an 211 juillet 2003 »
Daniel Somogy a ensuite donné la parole à Florent Hericher, membre de l’AMRID et président de l’association des Amis de Philippe Le Bas et de la famille Duplay afin qu’il présente la liste des onze personnes qui sont inhumées en cette tombe avec Eléonore dont son père le menuisier Maurice Duplay, l’hôte et ami de Maximilien Robespierre, son frère Jacques et les proches de ce dernier, dont cinq personnes portant le patronyme de Valdruche. Nous reviendrons prochainement sur notre site sur les occupants de cette tombe.
L’hommmage sur la tombe d’Elisabeth et de Philippe Le Bas.
L’hommage s’est ensuite poursuivi sur la tombe voisine, celle d’Elisabeth Le Bas née Duplay et de son fils Philippe Le Bas, à l’occasion de la pose d’une plaque funéraire en l’honneur de ces deux personnages.
Pourquoi cette inscription « Lebas du Nord » ?.Cette sépulture correspond à la concession perpétuelle 81CC de 1830. Cette concession a été achetée par Élisabeth Le Bas à l’inhumation de son second mari Charles Le Bas ( le frère du Conventionnel Philippe Le Bas), le 3 septembre 1830. Juste à côté de l’emplacement de cette tombe se trouvait déjà, depuis 1828, celle d’Henri Nicolas Vautrin, le mari de Charlotte Élisabeth Le Bas (demi-sœur de Philippe, fille de Charles et d’Élisabeth).
La gravure « Famille Le Bas du Nord ». reprend le surnom de Charles Le Bas ainsi désigné par ses supérieurs hiérarchiques pour le distinguer d’un collègue du sud de la France : « Le Bas du Sud ».
Le second personnage inhumé en cette sépulture est Elisabeth Le Bas née Duplay, le 06/04/1858, Philippe rejoint sa mère en cette sépulture 18/05/1860.
Voici la liste complète des personnages inhumé en cette tombe.
Liste complète des occupants de la tombe.
Famille PREVOST
Cette liste fait donc apparaitre, un autre patronyme apparait également, celui de Prévost. Il est gravé à l’arrière de la tombe, de manière symétrique à la gravure Famille Lebas du Nord
Ainsi cette concession outre des membres de la famille Le Bas renferme trois autres personnes. Le premier est un ami très proche de Philippe Le Bas, rejoint ensuite par sa fille puis sa femme. Cet ami c’est l’exécuteur testamentaire de Philippe Le Bas : Juste Aimé Prévost, il est aussi son cousin, voici comment Philippe le présente dans son testament manuscrit :
Cette amitié date de leurs pères respectifs. Le père de Juste Aimé Prévost, Louis Jean-Baptiste, est également un fréventin, certes d’adoption, mais fameux car lorsque la Révolution éclate il est le curé de la ville.
Il s’engage alors dans la Révolution, ami très proche du Conventionnel, il a participé activement à son élection de 1792 en la ville de Frévent, il est alors prêtre assermenté, Philippe Le Bas à cette époque réside à Saint-Pôl. Cette proximité avec la famille Le Bas ne l’empêche pas d’être emprisonnée par Le Bon fin 1793, ce qui témoigne que les rapports entre Le Bas et Le Bon sont complexes. Il est libéré à la suite d’une demande du comité populaire de Frévent, et à l’intervention d’Ange Le Bas. Au comité Populaire avait été lu une très belle lettre du curé sollicitant sa libération dont voici un extrait que certains jugerons utopique :
Extrait d’une lettre de Jean-Baptiste Prévost-Le Bas au comité populaire de Frévent :
« . »….ces prêtres avaient répondu qu’ils ne connaissaient d’autres religions que celle de l’esprit et du cœur, j’ai observé que cette réponse était sublime, qu’elle est la mienne , mais que je l’aurais développé, et que j’aurais dit, cette religion de l’esprit et du cœur a pour première maxime la soumission aux lois, elle prêche la liberté, l’égalité, la fraternité, l’amour, la bienfaisance, la tolérance la république universelle puisse-t-elle la propager, et bientôt on ne distinguera plus entre prêtre et laïc, juif et protestant, chrétien et musulman on ne comptera que des frères en qui ne règnera d’autre ambition que celle de rendre de plus grands services à la patrie , on pourra démolir les prisons, briser les instruments de supplices, déchirer le code pénal, on n’aura plus de vices à punir mais seulement des vertus à récompenser… »
Mariage de Jean-Baptiste Prévost et d’Augustine Madelaine Joseph Le Bas
Le 30 nivôse an II (19 janvier 1794), il épouse la sœur de son ami, Augustine Madelaine Joseph Le Bas. C’est également en 1794 qu’il devint administrateur du district de Montreuil. C’est probablement en mémoire de son ami héroïque qu’il fait apposer à son patronyme celui de Le Bas. Il sera notaire et avocat, et un temps maire d’Étaples, un « administrateur modèle selon Stéfane-Pol » .
Et pour achever cette histoire d’amitié Prévost-Le Bas, signalons que, pour la resserrer encore, Léon Grujon-Le Bas, le fils du « Républicain de naissance », le directeur de la Salpétrière, épouse sa petite cousine, Aimée Prévost (la fille de Juste Aimé) qui sera également enterrée en cette sépulture, tout comme sa mère, Françoise Rivoiron Généreuse (1808-1891), l’épouse de Juste Aimé Prévost.
Léon Grujon-Le Bas, lui, est inhumé à Montparnasse, dans une autre sépulture familiale, celle des descendants de Philippe Le Bas et de Juste Aimé Prévost. Elle porte ainsi les inscriptions des familles Grujon-Le Bas, Dauzon, Coutant, et Garibian. Mais c’est là une autre histoire.
Extrait du discours de Xavier de Xivrey
Florent Hericher a ensuite donné la parole à Frédéric Crucifix, le trésorier de notre association, qui a lu un extrait de l’hommage funèbre prononcé devant cette tombe le 18 mai 1860 par Xavier Berger de Xivrey alors président de l’Académie des Inscriptions et belles lettres. Cet extrait témoigne du lien intangible qui unissait Philippe Le Bas à sa « mère vénérée » pour reprendre la propre expression de Philippe si souvent exprimée dans ses écrits :
Ce que M. Le Bas recueillit d’honneur, de succès, de réputation, il le rapporta toujours aux soins tendres et dévoués d’une mère dont il se plaisait à louer les qualités supérieures, et à laquelle il n’aura survécu que d’un an, ayant eu la consolation de la conserver jusqu’à un âge très avancé. Madame Le Bas, devenue veuve le 10 thermidor 1794, lorsque son fils était encore à la mamelle, se maintint dès lors dans une retraite où elle garda intactes toutes ses impressions, toutes ses sympathies de cette époque ; et ce sentiment, elle le fit partager entièrement à son fils, au point que d’omettre ici un trait si caractéristique, ce serait exclure de ce souvenir de notre confrère ce qui tint, nous le savons tous, une si grande place dans sa vie.
Quelles que soient d’ailleurs les opinions, on peut, on doit même, payer un tribut d’hommage sincère à cette conviction profonde, ainsi qu’à la source, assurément très respectable, où la piété filiale de M. Le Bas puisa l’inspiration de ce sentiment.
Sources de l'article
Les informations de cet article sont issue du livre de florent HERICHER : Philippe Le Bas (1794-1860) Un Républicain de Naissance.
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